Les revolvers Bull Dogs de Charles Clément
Charles Philibert Clément est né en 1846 et décédé à Liège en 1913,
Après avoir repris la firme Fagnus & Clément, il fut fabricant d’armes à
Liège. Son nom reste associé à une lignée de revolvers de qualité, et à
l’élaboration de pistolets automatiques de petit calibre bien connus
notamment en France. Ses armes de poing portaient en général un logo
constitué de deux C entrecroisés disposé sur les plaquettes de poignée.
Charles Clément commercialisa sous son propre nom quelques revolvers de
type British Bull Dogs, élégants et de bonne facture, tel que
l’exemplaire présenté ci-dessous. Les revolvers Bull Dogs de Clément
sont caractérisés par un barillet flûté en ovale et les C entrelacés sur
les plaquettes.
Le niveau de qualité de ces revolvers était correct, sans atteindre
l’excellence des productions de Webley ou Galand, peut-être à cause
d’une production importante menant à réduire les délais de fabrication
et les contrôles. Il est en effet assez peu aisé d’en trouver un
exemplaire en très bon état, comme celui présenté ci-dessus. Le modèle
suivant en calibre 450 illustre bien les ravages du temps sur un
nickelage de qualité moyenne…
On retrouve ses Bull Dogs dans plusieurs catalogues des armuriers de
Saint-Étienne (France). Par exemple, Charles Clément semble avoir été
l’un des fournisseurs principaux d’armes de poing estampillées par
Manufrance. Deux jolis Puppies en calibre 380 sont présentés dans les
photos suivantes.
Outre les revolvers revendus par Manufrance, on retrouve ce même modèle
dans d’autres catalogues de revendeurs stéphanois, attestant une fois
encore de la forte présence des produits de Charles Clément dans la
capitale française de l’arquebuserie.
L’origine ne fait aucun doute par les caractéristiques habituelles de la
production de Clément, en particulier le logo des deux C entrelacés sur
les plaquettes de la poignée.
De très rares exemplaires de Bull Dogs marqués du célèbre fabricant de
fusils Verney-Carron nous sont parvenus, ce qui laisse imaginer une
distribution assez réduite… De nouveau, on peut s’amuser à retrouver les
C entrelacés sur les plaquettes de crosse, à l’instar de la première
série de Manufrance ! De nouveau, la «patte» de Clément est limpide,
celui-ci semblant avoir une connexion privilégiée avec la capitale
française de l’armurerie. On notera cependant sur cet exemplaire la
section octagonale du canon et le barillet non flûté, caractéristiques
inhabituelles des productions de Charles Clément.
Jean-Christophe Plaquevent |